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Obligations

Économie circulaire à haut rendement !

août 05, 2024 - 7 Temps de lecture

Est-il possible de promouvoir un développement durable sans accorder une priorité à l'extension de la durée de vie de nos produits ? Selon Mirova, non. C'est pourquoi il est essentiel de soutenir le développement d'une économie circulaire.

L'économie circulaire forme un modèle économique visant à maximiser l'utilisation des ressources et à réduire les déchets, en s’appuyant sur un cadre hiérarchique. Il privilégie l’éco-conception, puis la réparation, la réutilisation, le réemploi et le recyclage, ne considérant la valorisation énergétique et l’enfouissement que comme des options de dernier recours.

Ce modèle s’oppose à la gestion linéaire des matériaux en proposant de prendre en compte dès la conception du produit son utilisation en boucles, évitant ainsi son déclassement. Ce faisant, il réduit notre dépendance aux ressources vierges, ainsi que les pollutions liées aux déchets. Dit autrement, une économie circulaire est un système dans lequel les matériaux ne deviennent jamais des déchets et où la nature

Que ce soit dans le secteur des emballages, de la gestion des déchets ou encore de l’économie de est régénérée. Ce modèle se confronte à des défis organisationnels, technologiques et de santé publique, notamment pour collecter séparément les produits usagés afin de les réutiliser pour leurs usages suivants.

Le potentiel s’avère important, car en 2022, seulement 12 % des objets utilisés dans l’UE provenaient de l’économie circulaire1. Les entreprises impliquées dans l’économie circulaire vont continuer à bénéficier de tendances de fonds très favorables, notamment des réglementations de plus en plus strictes en termes d’accès aux ressources, de pollutions, d’émissions de gaz à effet de serre et de gestion des déchets, ainsi que d’une prise de conscience croissante des enjeux climatiques par les entreprises et les consommateurs finaux.

Que ce soit dans le secteur des emballages, de la gestion des déchets ou encore de l’économie de partage, les opportunités d’investissement en lien avec l’économie circulaire se font nombreuses dans l’univers des obligations à haut rendement. Et nous sommes convaincus que ces sociétés ont de fortes chances de bénéficier d’une trajectoire financière favorable, se traduisant à moyen et long terme par des améliorations de notations et des resserrements de spreads de crédit. Dans la majorité des cas, le recours aux obligations labellisées n’apparaît pas nécessaire puisque nombreux de ces acteurs constituent déjà des pure players.

Novelis, Constellium, Ball ou encore Crown : le choix de l’aluminium

L’impact environnemental d’un emballage dépend principalement de trois critères :

  • L’intensité énergétique de la fabrication et l’intensité carbonée de l’énergie utilisée,
  • Le taux d’intrant recyclé et la recyclabilité effective :
  • L’utilisation de substances polluantes au cours du cycle, variant d’une région à l’autre.

Les entreprises responsables adoptent des pratiques visant à responsabiliser leurs fournisseurs, notamment en les incitant à augmenter le taux d’intrants recyclés, un critère essentiel dans le cadre de l'aluminium puisque la production d’aluminium recyclé utilise 95 % d’énergie en moins que la production à partir de minerais2. détriment du plastique notamment. La facilité de collecte de l’aluminium et son infinie recyclabilité – pourvu que les résidus de sels de lavage soient eux-mêmes recyclés – présentent de nombreux avantages, et donc un potentiel de croissance important par rapport aux autres matériaux, notamment dans les économies en développement où l’infrastructure de collecte des déchets reste peu performante. Ainsi, le taux de recyclage de l’aluminium s’élève à 81 % en Europe et à 57 % en Amérique du Nord3. En plus de leur recyclabilité, les emballages en aluminium, tels que les canettes, offrent des avantages logistiques, car ils sont par exemple plus facilement remplissables et transportables par les clients que le verre. Ces éléments pourraient permettre à l’aluminium de gagner des parts de marché sur le long terme dans le secteur de l’emballage, au détriment du plastique notamment. Il semble d’ailleurs important de rappeler qu’aujourd’hui, 80 % des déchets plastiques dans l’océan proviennent de polymères flexibles, dont les emballages plastiques représentent les principaux pourvoyeurs4.

Ball (Ba1/BB+) et Crown (Ba1/ BB+) bénéficieront de cette trajectoire par le biais de leurs ventes de cannettes, marché largement consolidé dont trois acteurs détiennent 75 % des parts. Cela augmentera leurs commandes de produits en aluminium laminé plat auprès d’acteurs tels que Constellium (Ba2/BB-) et Novelis (Ba3/BB-), en amont dans la chaine de valeur. Ces acteurs bénéficient par ailleurs d’une demande peu cyclique, principalement issue du secteur de l’alimentation et des boissons.

Séché Environnement, Derichebourg, Darling Ingredients : de la collecte au recyclage

Les déchets dangereux étant principalement produits par les industriels, l’enjeu consiste à développer des boucles fermées permettant à ces derniers de revaloriser ces ressources dans leur processus et d’éviter, par exemple, l’extraction de matières vierges. Les processus de recyclage étant sensibles à la qualité des intrants, ces entreprises jouent un rôle clé dans la performance de la filière, soit en triant les déchets, soit en réalisant le recyclage elles-mêmes.

La filière des métaux dans laquelle Derichebourg opère par ses capacités de collecte de ferraille, tient un rôle central dans la transition. En effet, l’économie circulaire répond à l’enjeu croissant de besoin de matériaux critiques, leur demande étant multipliée par quatre à l’horizon 2040, tirée par la mobilité. Cette filière est très intensive en énergie et en substances polluantes, en raison de l’extraction parfois réalisée au sein d’écosystèmes protégés par des processus intensifs en eau, ainsi que du processus de raffinage utilisant des processus intensifs en énergie ou en substances réductrices, telles que le mercure, qui polluent l’air et les rivières. Derichebourg (BB+) détient entre 30 % et 35 % du marché du recyclage de métaux en France, un marché dynamisé par une réglementation croissante. Grâce à des clients de long-terme et des contrats permettant de répercuter les fluctuations de prix, l’entreprise se trouve en mesure de délivrer des marges d’EBITDA5 stables avec une bonne visibilité sur ses cash-flows.

En ce qui concerne l’industrie pétrochimique, elle pourrait devenir le premier secteur de demande en pétrole dès 2030. Face à ce risque, la décarbonation passe notamment par la circularité des intrants tels que les solvants, réduisant ainsi les processus d’extraction intensifs en énergie. Dans l’industrie pharmaceutique, des enjeux de sécurité sanitaire requièrent une ségrégation parfaite des solvants, un service fourni par des entreprises telles que Séché Environnement (BB). Par ailleurs, la position importante de Séché sur ce marché se voit protégée par d’importantes barrières à l’entrée, lui permettant de maintenir des marges d’EBITDA élevées et stables. De belles perspectives dans les pays émergents supportent également la croissance de l’entreprise.

Enfin, l’agriculture se trouve responsable des émissions de deux gaz à effet de serre à fort pouvoir de réchauffement - le méthane, issu de l’élevage, et le protoxyde d’azote, issu des engrais - qui contribuent à 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une partie significative étant due à l’élevage6. L’équarrissage, soit la collecte d’animaux morts et de déchets d’abattoirs, permet la production de protéines se substituant au soja et au poisson en aquaculture, réduisant ainsi le risque de déforestation et de surpêche. Il permet également la production d’engrais biologiques, qui se substituent aux engrais chimiques responsables du changement climatique et des pollutions liées aux nitrates. Darling Ingredients (Ba1/BB+), avec une présence géographique et des clients finaux diversifiés, un levier modéré, une bonne génération de cash flows supportée par des remontées croissantes de dividendes de sa joint-venture dans le diesel renouvelable, récolte le fruit de larges investissements passés dans ses capacités de production, et peut désormais se permettre de viser un rating Investment Grade.

Loxam, Kiloutou, Boels, Modulaire : l’économie de partage chez les équipementiers

La location d’équipements favorise leur utilisation optimale et prolonge leur durée de vie, réduisant ainsi la surproduction d'équipements et minimisant le gaspillage de ressources. De plus, les entreprises de location d'équipements ont souvent des pratiques de maintenance et de réparation rigoureuses, contribuant également à prolonger la durée de vie de ces matériels. En raison de leur taille importante en tant qu’acheteurs, les loueurs sont en mesure d’inciter les constructeurs d’équipements du BTP à accélérer leur transition vers l’électrisation des véhicules.

Loxam encourage quant à lui ses clients à se tourner vers les équipements électriques en les louant aux mêmes prix que les équipements thermiques, bien qu’ils demeurent plus coûteux à l’achat pour le moment. D’un point de vue financier, nous apprécions la capacité de ces entreprises à générer du cash-flow contracyclique, ce qui leur permet de s’adapter facilement à tout ralentissement économique en réduisant rapidement et de manière significative leurs investissements dans la croissance de leurs flottes, comme elles l’ont largement démontré en 2020 lors de la crise de la Covid-19. De plus, nous soulignons qu’en période d’incertitude économique, les clients ont une forte incitation à recourir à la location, plus f lexible que l’achat de nouveaux équipements.

En 2023, l’ensemble de ces entreprises ont enregistré une forte croissance de leur chiffre d’affaires et de leur EBITDA tout en maintenant leur niveau d’endettement sous contrôle. Pour 2024, nous restons confiants quant à leurs capacités à s’adapter sans problème majeur à un contexte macro-économique moins porteur, notamment dans le bâtiment.

Afin d’encourager les acteurs à réaliser la transition vers ce nouveau modèle, plusieurs réglementations ont été ou vont être publiées en Europe :

  1. La réglementation sur les emballages et leurs déchets (PPWR) prévoit de réduire de 15 % le volume d’emballages utilisés d’ici 2040, d’assurer 90 % de collecte séparée des bouteilles et canettes ; une autre réglementation facilite l’obtention d’autorisation de commercialisation pour les matériaux recyclés en contact alimentaire ;
  2. La nouvelle réglementation sur la fertilisation facilite l’utilisation de biodéchets en agriculture ; la directive sur les batteries de 2023 requiert un taux minimum d’utilisation d’intrants recyclés dans les batteries de voitures. Le projet de réglementation sur l’écoconception prévoit la mise en place d’un passeport par produit améliorant la durabilité sur ses constituants ;
  3. La directive sur le droit à la réparation prévoit d’obliger les fabricants à faciliter la réparation de leur produits et l’accès aux pièces détachées pour un prix modique.

1 Source: https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/w/ddn-20231114-2

2 Source: https://international-aluminium.org/resource/aluminium-recycling-fact-sheet/

3 Source: https://international-aluminium.org/resource/aluminium-recycling-fact-sheet/

4 Source: https://www.systemiq.earth/wp-content/uploads/2020/07/BreakingThePlasticWave_MainReport.pdf

5 A measure of a company’s operating earnings as a share of its revenues. The acronym EBITDA refers to earnings before interest, taxes, depreciation and amortisation.

6 Source: Synthesis report of the IPCC Sixth Assessment Report: https://report.ipcc.ch/ar6syr/pdf/IPCC_AR6_SYR_SPM.pdf

Mirova

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