Avec la résurgence de l’inflation ces dernières années, il a été extrêmement difficile d’obtenir des rendements significatifs sur le segment obligataire. L’exposition à la duration et le positionnement sur la courbe ont orienté une grande partie de l’évolution des cours des obligations depuis 2022. Alors que la croissance ralentit inévitablement après avoir atteint des niveaux élevés, l’analyse fondamentale du crédit devrait jouer un plus grand rôle dans la différenciation des rendements. Selon moi, c’est dans ce type de contexte que les gestionnaires actifs de titres obligataires démontrent leur valeur.
Si vous investissez dans une stratégie d’actions passive qui reproduit un indice boursier pondéré en fonction de la capitalisation boursière, en théorie, vous êtes plus exposé aux sociétés que le marché récompense et moins exposé aux sociétés que le marché sanctionne. Toutefois, investir dans une stratégie qui reproduit un indice d’obligations pondéré par la capitalisation boursière ne présente pas cette caractéristique. Au lieu de cela, vous êtes beaucoup plus exposé aux sociétés qui émettent le plus de dette. Comme c’est souvent le cas dans une relation inverse entre la solvabilité et le montant des titres de créance en circulation, je dirais qu’il s’agit d’une caractéristique indésirable, ce que l’on appelle le « risque émetteur » dans les indices obligataires. Cependant, je pense que l’on peut affirmer que, par rapport aux indices boursiers, cela complique moins la tâche aux gestionnaires actifs qui veulent surperformer les indices d’obligations.
Statistiques sur la surperformance de la gestion active
Cette hypothèse est validée par le pourcentage de gestionnaires actifs obligataires qui surperforment leurs indices de référence respectifs. Sur une période de 10 ans, 65 % des gestionnaires d’obligations de base intermédiaires, 76 % des gestionnaires d’obligations à haut rendement (HY), 93 % des gestionnaires de prêts bancaires et 94 % des gestionnaires d’obligations multisectorielles ont affiché des rendements supérieurs à leurs indices de référence. Compte tenu de la structure de ces indices, il est beaucoup plus facile pour un gestionnaire actif de différencier un portefeuille d’obligations pour obtenir un rendement supérieur à celui de l’indice de référence que s’il s’agissait d’actions.