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Sentiment des investisseurs

Perspectives stratégiques pour 2024 : juillet, un mois riche en surprises

juillet 29, 2024 - 23 Temps de lecture

Alors que nous sommes au beau milieu d’un cycle électoral sans précédent, tous les regards se tournent vers les États-Unis au second semestre 2024, les stratèges de marché considérant que les élections présidentielles américaines sont celles qui présentent le plus grand risque et que le marché américain est celui qui offre le plus d’opportunités. 

Une enquête sur les perspectives semestrielles menée entre le 26 juin et le 9 juillet auprès de 30 stratèges de marché de la famille Natixis Investment Managers place l’incertitude qui entoure les présidentielles américaines en tête des préoccupations, 37 % d’entre eux estimant que le niveau de risque est élevé tandis qu’une proportion identique le considère comme moyen. 

Avec un rendement de 15,3 % pour le S&P 500® et de 18,6 % pour le NASDAQ au premier semestre1, peu de stratèges pensent que la politique infléchira le mouvement ascendant des marchés. En effet, les deux-tiers (67 %) des personnes interrogées estiment que le marché américain offrira les meilleurs rendements au second semestre. 

L’intelligence artificielle (IA) compte parmi les principaux moteurs de performance, et qu’ils soient basés aux États-Unis ou en Europe, les stratèges estiment que le secteur des technologies de l’information dominera tous les autres. 60 % d’entre eux ajoutent que l’impact de l’IA dépassera les limites du secteur de la technologie pour toucher l’ensemble du marché d’ici la fin de l’année.

Le sentiment le plus notable est l’absence d’inquiétude face à la récession au niveau mondial, puisque 73 % des personnes interrogées considèrent que le risque est nul (10 %) ou faible (63 %), soit une hausse par rapport à la moyenne combinée de 50 % de l’année dernière pour ces deux opinions. Alors que l’inflation semble refluer et qu’une croissance réelle se profile un peu partout dans le monde, un scénario d’atterrissage en douceur paraît de plus en plus probable, et les deux tiers (67 %) des personnes interrogées affirment qu’il n’y aura pas de récession au cours des 18 prochains mois.

Les stratèges semblent d’avis que les événements politiques auront plus d’impact sur les marchés que les décisions économiques. En réalité, la politique sert de tremplin aux événements qui pourraient perturber les perspectives de marché au second semestre, marquées par des prévisions macroéconomiques positives et des projections claires pour les marchés et les classes d’actifs.

  • Politique : les élections américaines figurent au premier rang des préoccupations en matière de risques, mais avec le conflit russo-ukrainien bien avancé dans sa troisième année et l’action d’Israël à Gaza en passe d’atteindre sa première année, 80 % des stratèges craignent que la géopolitique ne fasse souffler un vent mauvais sur les marchés dans la seconde moitié de l’année.
  • Stratégie : l’inflation semble être une inquiétude persistante, mais seules 17 % des personnes interrogées la considèrent comme un risque élevé, tandis que 47 % la voient comme un risque moyen. Les stratèges s’intéressent davantage à la façon dont les banques centrales vont progressivement réduire les hausses de taux destinées à combattre l’augmentation des prix. Plus des trois-quarts (77 %) des personnes interrogées se disent plus inquiètes d’une hausse des taux à long terme que d’éventuelles réductions.
  • Performances : dans l’univers des actions, les stratèges anticipent une domination tous azimuts des États-Unis, la croissance dépassant la valeur et les grandes capitalisations surperformant les petites capitalisations. Sur le marché obligataire, la qualité est le maître-mot, et les stratèges privilégient les bons du Trésor et les obligations d’entreprise de premier ordre (IG) par rapport aux titres à haut rendement (HY) et à ceux des marchés émergents, plus risqués. L’accent mis sur les métaux précieux et sur les stratégies de rendement absolu en tant que principales alternatives suggèrent un besoin de diversifier les risques.

Si la politique figure à l’avant-plan, les stratèges reconnaissent qu’elle n’est que la partie émergée d’une stratégie d’investissement complexe qui, bien exécutée, peut produire de bons résultats pour les investisseurs.

Toute politique est locale... et mondiale

La politique est le principal sujet d’inquiétude pour les stratèges, qui s’interrogent sur les risques auxquels devront faire face les investisseurs au second semestre 2024. Les stratèges s’inquiètent notamment du résultat des présidentielles américaines, qui sont perçues comme un risque moyen (37 %) ou élevé (37 %). 

Qu’ils soient basés aux États-Unis ou en Europe, tous s’accordent sur le fait que les élections américaines représentent le risque le plus important au second semestre, tout en étant beaucoup plus partagés quant à la réaction des marchés. Avant même que le président Biden n’annonce son retrait de la course à la présidentielle, 47 % des personnes interrogées craignaient l’influence potentiellement négative des élections, tandis que 23 % voyaient cette influence comme plutôt positive. Cependant, 30 % pensent que les élections tiennent plus du bruit que du signal pour les marchés, le retrait de Joe Biden étant susceptible d’amplifier le bruit. Interrogés sur l’évolution du marché en fin d’année, 60 % pensent que les élections américaines risquent de peser sur le marché plutôt que de le soutenir. 


L’importance des élections pour les marchés

Alors que les observateurs affirment souvent que les élections n’ont pas d’effet immédiat sur les marchés, 77 % des personnes interrogées estiment que les élections ont de l’importance pour les marchés. L’une des raisons est notamment le risque de troubles en cas de résultats flous à l’issue des élections, puisque seuls 53 % pensent que le candidat victorieux apparaîtra clairement le jour du scrutin.  

L’inflation, qui est redevenue un problème lors d’une année électorale pour la première fois depuis des décennies, figure parmi les principales craintes des stratèges. Par ailleurs, 47 % d’entre eux s’alarment d’une éventuelle « politisation » de la Fed dans ses décisions de baisser les taux.


La géopolitique, un risque supplémentaire pour les dépenses de consommation

Si les élections américaines sont un enjeu de taille, les stratèges estiment que la géopolitique pourrait avoir un effet encore plus désastreux sur les marchés. La guerre en Ukraine, le conflit entre Gaza et Israël, ainsi que les relations entre les États-Unis et la Chine, sont autant de facteurs qui suscitent des inquiétudes en matière d’investissement, et 80 % des personnes interrogées redoutent que la géopolitique ne soit défavorable aux investisseurs au second semestre. En effet, 47 % pensent que les conflits géopolitiques, au même titre que les dépenses de consommation, pourraient donner un coup d’arrêt à la reprise du marché, et surveillent donc particulièrement ces deux facteurs. Néanmoins, le sentiment géopolitique n’est pas totalement négatif, étant donné qu’une majorité estime que le dialogue entre les États-Unis et la Chine va se poursuivre (73 %) plutôt que s’interrompre (27 %).

La politique sera-t-elle favorable aux investisseurs ?

La politique peut présenter certains points d’interrogation pour les stratèges qui analysent les perspectives pour le restant de l’année, mais sur le long terme, la politique économique et budgétaire a davantage d’impact sur leur perspective de marché. Pour les six prochains mois, les stratèges étudient l’influence de la politique sur quatre facteurs macroéconomiques fondamentaux : l’inflation, les taux d’intérêt, la dette publique et la croissance économique.


L’inflation recule, les inquiétudes subsistent

Si l’inflation s’est progressivement atténuée ces deux dernières années, elle inquiète encore les stratèges de Natixis. Dans la zone euro, l’inflation a diminué depuis son pic de 10,6 % en 2022, pour atteindre 2,6 % en mai et 2,5 % en juin. Aux États-Unis, l’indice PCE Core, l’indicateur préféré de la Fed, s’est établi à 2,6 % en mai en glissement annuel, soit sa plus faible augmentation depuis mars 2022.1 Malgré ces signes encourageants, les stratèges considèrent encore l’inflation comme un risque pour les investisseurs. 

Dans l’ensemble, 47 % des personnes interrogées voient l’inflation comme un risque moyen au second semestre, tandis que 17 % jugent ce risque élevé. Alors que les marchés sont en pleine effervescence, 40 % craignent qu’une variation inattendue de l’inflation ne mette fin à ce mouvement ascendant. Certes, l’inflation recule, mais cela prend du temps, et seules 7 % des personnes interrogées pensent que la Fed atteindra son objectif de 2 % d’ici à la fin de l’année.

Les consommateurs pourraient encore ressentir les effets de la hausse des prix au second semestre, mais certains souffriront plus que d’autres. Le sentiment général montre que les stratèges pensent que l’impact de l’inflation a été ressenti de manière disproportionnée : 37 % d’entre eux estiment que la génération Z (née entre 1997 et 2012) a davantage souffert de la hausse des prix que les autres tranches d’âge, tandis que 17 % pensent que la génération Y a été plus durement touchée. Seuls 23 % estiment que l’impact a été le même pour tous. Un exemple de la façon dont l’inflation a frappé plus durement la génération Z est la forte hausse des prix de l’immobilier dans le monde entier, qui a rendu les loyers inaccessibles pour de nombreux jeunes d’une vingtaine d’années. 

Curieusement, il semble que la génération X soit une fois encore la grande oubliée, car aucune des personnes interrogées ne pense que cette tranche d’âge, coincée entre les dépenses liées à l’éducation des enfants et les coûts liés à la prise en charge de parents âgés, a été la plus touchée.


Quelle tranche d’âge est la plus touchée par l’inflation ?

 

La crainte : « des taux directeurs plus élevés pour plus longtemps »

Alors que l’inflation s’atténue, les stratèges de Natixis disent craindre davantage que les taux d’intérêt restent élevés (77 %), plutôt qu’une baisse des taux trop agressive de la part des banques centrales (23 %). Leur inquiétude se reflète également dans le fait que 63 % des personnes interrogées se préoccupent davantage du nombre de réductions que du moment où elles auront lieu.  

Plus important encore, les stratèges pensent que les changements de taux doivent être gérés au niveau supranational et craignent davantage que les réductions de taux ne soient pas suffisamment coordonnées (60 %) entre les banques centrales, plutôt que trop coordonnées (40 %). Le sentiment général montre que peu de stratèges redoutent que les banques n’appliquent une mauvaise stratégie, puisque 50 % d’entre eux considèrent qu’il y a peu de risque (47 %), voire aucun (3 %) qu’une banque centrale commettent une erreur. Ils sont encore moins nombreux à s’inquiéter des problèmes liés à la gestion des bilans, puisque 80 % d’entre eux estiment qu’il y a peu de risque (60 %), voire aucun (20 %) que nous assistions à un resserrement quantitatif au second semestre.

Dans l’ensemble, les perspectives de baisse des taux privilégient des politiques moins agressives : 70 % anticipent deux réductions au niveau de la Banque centrale européenne, et 67% prévoient deux réductions de la part de la Banque d’Angleterre. Néanmoins, 30 % pensent qu’il n’y aura aucune baisse des taux dans ces pays. Aux États-Unis, un plus fort pourcentage pense que la Fed ne procédera qu’à une seule baisse des taux (53 %) plutôt que deux (37 %). Seuls 10 % ne voient aucune baisse des taux se profiler au niveau de la Fed pour le second semestre.

Les perspectives concernant le Japon, qui a vu l’inflation apparaître après plusieurs décennies de lutte contre la déflation, est sensiblement différente. Dans l’ensemble, 57 % des personnes interrogées pensent qu’il est plus probable que la Banque du Japon augmente ses taux, tandis que 27 % estiment que la banque centrale choisira la voie du statu quo.


Combien de fluctuations des taux prévoyez-vous en 2024 ?
La dette publique n’est pas viable à long terme

Outre la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, un autre facteur politique essentiel a également pris de l’importance : la dette publique. Les injections massives de liquidités dans l’économie mondiale pendant la pandémie ont considérablement alourdi l’endettement des États.

Cette hausse préoccupe les stratèges interrogés, et 70 % d’entre eux déclarent tenir compte des déficits publics dans leurs évaluations des marchés. La question n’est pas de savoir si des niveaux d’endettement élevés sont viables, mais plutôt pendant combien de temps. Concernant l’impact sur leurs prévisions, les stratèges de Natixis sont partagés : 53 % pensent que les niveaux d’endettement sont actuellement viables, mais qu’ils posent un risque à long terme pour l’économie. À l’inverse, 37 % considèrent que les niveaux d’endettement ne sont pas viables à l’heure actuelle. Seuls 10 % estiment qu’ils sont viables à long terme.

Ces perspectives à long terme apparaissent clairement dans leurs réflexions sur l’impact que la dette publique pourrait avoir au second semestre, et le sentiment est partagé. Seules 3 % des personnes interrogées vont jusqu’à affirmer que la dette publique ne présente aucun risque dans leurs perspectives pour le second semestre. Par ailleurs, 47 % considèrent ce risque comme faible. Toutefois, 50 % pensent que le risque est moyen (40 %) ou élevé (10 %).  


De meilleures perspectives de croissance aux États-Unis

Au-delà de l’importance qu’ils accordent aux États-Unis pour le risque et le potentiel de rendement, les stratèges de Natixis estiment que l’économie américaine continuera de devancer l’Europe en termes de croissance tout au long du second semestre. Après avoir connu une récession technique au cours des deux derniers trimestres de 2023 (- 0,1 % de croissance dans la zone euro), l’UE a bénéficié d’une légère reprise début 2024, avec une croissance de 0,3 % au premier trimestre1.

Si l’économie européenne semble moins stagnante, les stratèges de Natixis estiment que l’UE a encore un long chemin à parcourir avant de rattraper les États-Unis, qui ont affiché une croissance de 2,5 % en 2023 et commencé l’année avec une croissance de 1,4 % au premier trimestre. Le modèle GDPNow de Réserve Fédérale d’Atlanta annonce désormais une croissance de plus de 2,5 % au second semestre1. Neuf personnes interrogées sur dix pensent que l’Europe ne sera pas en mesure de rattraper les États-Unis d’ici la fin de l’année 2024.

Du côté de la Chine, où la croissance a culminé à un modeste (selon les standards chinois) 5,2 % en 20231, moins d’un tiers des personnes interrogées pensent que la croissance va reprendre, notamment parce que l’économie chinoise n’a pas atteint les 5,1 % de croissance prévus en glissement annuel et n’a affiché que 4,7 % au deuxième trimestre 20241.

Face à ces perspectives de croissance à l’échelle mondiale, il n’est pas surprenant que près des trois quarts des personnes interrogées pensent que le dollar américain va se renforcer au second semestre.


Des perspectives de marché favorables, partiellement assombries par l’incertitude

Étant donné l’ampleur des enjeux dans le domaine politique et économique, les stratèges de Natixis ont un avis mesuré sur les performances des marchés. D’une part, deux tiers des personnes interrogées estiment que les bénéfices des entreprises dynamiseront les marchés au second semestre. D’autre part, la même proportion redoute que les marchés ne soient trop optimistes. Ce double point de vue se reflète particulièrement dans leur opinion sur les perspectives du marché boursier pour le second semestre.


Actions : l’IA alimente le boom technologique.

En ce qui concerne la région du monde qui devrait présenter les meilleures performances, deux tiers des personnes interrogées parient sur le marché boursier américain au second semestre. Seuls 10 % penchent pour le Royaume-Uni, tandis que 10 % considèrent que la Chine offrira les rendements les plus attractifs. Alors que l’Europe continue de s’extraire lentement d’une croissance atone, seuls 3 % des personnes interrogées estiment que les actions du marché européen seront les plus performantes. Le même pourcentage s’attend à ce que les marchés émergents arrivent en tête.


Marchés les plus performants au second semestre 2024

Même si elles estiment que les rendements seront moins concentrés, 60 % des personnes interrogées pensent que la domination sans partage de la technologie sur les marchés se poursuivra et que les technologies de l’information seront le secteur le plus performant sur les marchés américains au second semestre. Seuls 13 % d’entre eux pensent que le secteur des biens de consommation de base affichera de meilleures performances, tandis que 10 % voient le secteur de la santé arriver en tête. Aucune des personnes interrogées ne s’attend à une forte performance du secteur financier.

Au vu des perspectives plus modestes du marché boursier en Europe, personne n’a d’avis tranché sur le potentiel de rendement d’un secteur en particulier. À la différence du marché américain, seuls 10 % pensent que le secteur technologique offrira les meilleurs rendements en Europe. Le secteur financier pourrait figurer parmi les plus prometteurs, puisque 20 % s’attendent à ce qu’il génère des rendements. Le secteur de la santé (17 %) et celui des biens de consommation discrétionnaire (13 %) sont d’autres domaines dans lesquels les investisseurs voient un potentiel de rendement plus intéressant. 


Les actions au meilleur potentiel de rendement selon les stratèges de Natixis

Interrogés sur les trois facteurs qui, selon eux, pourraient mettre un terme à la reprise du marché au second semestre, les stratèges sont partagés entre l’impact des conflits géopolitiques (47 %) et le ralentissement des dépenses de consommation (47 %). Par ailleurs, 40 % redoutent une variation inattendue de l’inflation et 37 % évoquent les valorisations. 

Bien qu’ils s’inquiètent des risques posés par les élections américaines, seuls 30 % des stratèges pensent que la politique et les élections signeront la fin de la reprise. À mesure qu’un scénario d’atterrissage en douceur semble se dessiner, seules 20 % des personnes interrogées craignent une récession, même si aucune d’entre elles ne pense qu’une récession plombera les marchés.  Selon 27 % des personnes interrogées, il est plus probable que l’on assiste à un ralentissement des marchés et à une baisse des cours des actions au second semestre, en raison des perspectives de taux d’intérêt plus élevés à long terme. 


IA : les machines prendront-elles le dessus ?

Depuis l’arrivée de ChatGPT et d’autres chatbots fin 2022, l’IA générative a été un catalyseur de la croissance technologique, notamment pour les sociétés comme le fabricant de puces Nvidia. Les stratèges commencent à craindre que la ruée vers l’IA n’engendre une nouvelle bulle technologique. Alors que seulement 7 % considèrent qu’il s’agit d’un risque élevé au second semestre, 47 % pensent qu’il est moyen. Par ailleurs, 43 % pensent que le risque restera faible jusqu’à la fin de l’année. Seuls 3 % affirment qu’il n’y a aucun risque d’une bulle de l’IA.

Alors que l’innovation et l’adoption de l’IA progressent rapidement, les stratèges gardent un œil sur ses effets à long terme, non seulement sur les marchés, mais également sur leurs propres pratiques professionnelles. En effet, 80 % d’entre eux pensent que l’IA les aidera à découvrir de nouvelles opportunités qui, autrement, seraient impossibles à détecter, tandis que 70 % sont d’avis qu’elle les aidera à identifier des risques inconnus. Un cinquième (20 %) entrevoient un aspect plus sombre de l’IA, affirmant qu’elle prendra leur emploi dans les deux à cinq années à venir.

Les stratèges prévoient que l’IA aura un impact significatif sur les marchés au cours de la même période : les trois quarts des personnes interrogées (73 %) pensent que l’IA modifiera les modèles de marché traditionnels, tandis qu’un nombre plus important (77 %) pense qu’elle accélérera le day trading. 

Peu considèrent que l’impact de l’IA est déjà visible sur les marchés actuellement, puisque 97 % estiment qu’il lui reste encore à réaliser son plein potentiel. Reste à savoir combien de temps cela prendra, et 40 % des personnes interrogées pensent que l’impact de l’IA se limitera au secteur technologique au second semestre, alors que 60 % estiment que cet impact sera omniprésent dès la fin 2024.

Pourtant, le potentiel de l’IA n’est pas dénué de risque : 93 % considèrent que les capacités exponentielles de l’IA augmenteront le potentiel de fraude et d’escroquerie au cours des années à venir, et de nombreuses inquiétudes à long terme se concentrent sur l’impact sociétal de l’IA. 


Quel est le titre de cette chanson : édition spéciale IA

Invités à choisir la chanson qui représente le mieux leur position sur l’IA, 37 % des personnes interrogées ont sélectionné l’hymne anti-guerre nucléaire des années 1980, 99 Luftballons, pour illustrer leur inquiétude quant aux conséquences inattendues que pourrait avoir une erreur commise par l’IA. 23 % ont choisi It’s the End of the World as We Know It de R.E.M., un titre qui reflète leurs craintes que les machines ne prennent le contrôle.

Enfin, 20 % ont opté pour le duo Bowie/Queen, Under Pressure, pour marquer leurs appréhensions que l’IA ne détruise de nombreux emplois. Peu d’entre eux y voient des avantages : seules 13 % des personnes interrogées ont choisi Money, Money, Money d’ABBA pour illustrer leur sentiment que le futur de l’IA consistera principalement à générer des bénéfices. Seuls 7 % ont vu dans l’IA le potentiel de rendre le monde meilleur, avec What a Wonderful World de Louis Armstrong.

Quelle chanson décrit le futur de l’IA ?

Obligations : la qualité comme principal objectif

Du côté des titres à revenu fixe, la hausse des taux a donné un nouvel élan aux obligations, produisant certains des meilleurs rendements depuis plus d’une décennie et ramenant les obligations à leur rôle traditionnel de diversification des portefeuilles. En somme, le message est « les obligations sont de retour ». 

Lorsque les stratèges de Natixis se penchent sur le marché obligataire aux États-Unis, les taux continuent d’orienter le débat. Les stratèges sont partagés quant aux titres pouvant offrir le meilleur potentiel de rendement, mais leurs choix convergent vers la qualité puisqu’un même pourcentage (23 %) estiment que les obligations d’État de base à court terme, les obligations d’État de base à long terme et les obligations d’entreprise IG fourniront les meilleurs rendements au second semestre.

Un plus petit nombre considère que le compromis risque/rendement favorise les obligations plus exposées au risque de crédit, puisque seuls 13 % pensent que les obligations à haut rendement ou la dette des marchés émergents en devises fortes offrent les meilleurs rendements. 3 % seulement pensent que la dette des marchés émergents en devise locale sera la plus rentable.

Les obligations d’entreprise IG arrivent en tête des préférences pour l’Europe, puisque 27 % estiment qu’elles ont le meilleur potentiel de rendement. Alors que seules 13 % des personnes interrogées considèrent que les obligations d’État de base à court terme et 17 % que les obligations d’État de base à long terme offrent les meilleurs rendements, seulement 20 % pensent que la prime de risque de la dette des marchés émergents en devises fortes offre le meilleur potentiel au second semestre.

Comme le montrent les projections relatives aux catégories d’obligations les plus performantes, les avis sont partagés quant à savoir lesquelles des obligations à long ou à court terme afficheront le meilleur rendement. Même si certains observateurs du marché commencent à spéculer sur le défi que représente le refinancement de la dette à des taux plus élevés, seuls 3 % des stratèges s’inquiètent de l’impact potentiel d’un mur d’échéances de la dette des entreprises.


Quels types d’obligation offrent le meilleur potentiel de rendement au second semestre ?
Ce que les investisseurs doivent savoir sur les liquidités, les taux et les obligations

Des taux plus élevés ont conduit de nombreux investisseurs particuliers à se tourner vers les « valeurs sûres » que représentent les instruments de trésorerie à court terme, offrant les taux les plus élevés depuis le début du siècle. Toutefois, les stratèges de Natixis s’empressent de rappeler aux investisseurs individuels que rien n’est gratuit en matière d’investissement.

Lorsqu’il leur a été demandé quels sont les principaux risques que les investisseurs peuvent ignorer concernant les liquidités, 53 % ont déclaré que les investisseurs devraient savoir qu’il est possible de trouver des rendements plus attractifs ailleurs. Il suffit d’observer les rendements affichés au premier semestre par le S&P 500® : 15,3 %, le NASDAQ : 18,6 %, l’indice FTSE All-World : 13,3 % et le Nikkei : 18,28 %1.

Par ailleurs, 43 % des personnes interrogées soulignent le risque de réinvestir à un taux inférieur lorsque les avoirs actuels arrivent à échéance. Un pourcentage identique note que l’inflation peut réduire le rendement réel que les investisseurs obtiennent des liquidités. 

En ce qui concerne les obligations, à l’heure actuelle, 67 % des sélectionneurs expliquent que les investisseurs devraient comprendre que celles-ci peuvent permettre de générer aussi bien des revenus qu’un rendement total. En outre, 57 % d’entre eux déclarent que les investisseurs devraient savoir qu’une gestion active peut ajouter de la valeur aux portefeuilles obligataires grâce à une sélection rigoureuse des titres et à une gestion active de la duration. Avec les baisses de taux qui se profilent à l’horizon, 50 % des personnes interrogées estiment qu’il est temps de commencer à prolonger la duration des portefeuilles obligataires. 

Maintenant que les taux ont enfin dépassé les niveaux historiquement bas de l’après-crise financière, les stratèges soulignent l’importance de comprendre que les obligations offrent à nouveau une diversification. Compte tenu du risque et de l’incertitude qui pèsent sur le marché, 40 % assurent que la qualité du crédit devient déterminante.


Investissements alternatifs : plus de diversification pour de meilleures performances

Face à la complexité des risques au second semestre, il est probable que les investissements alternatifs joueront un rôle plus important dans les portefeuilles des investisseurs. Six stratèges de Natixis sur dix estiment qu’un portefeuille composé à 60 % d’actions, à 20 % d’obligations et à 20 % d’investissements alternatifs sera plus performant que le traditionnel portefeuille 60/40 d’actions et d’obligations.

Selon eux, les investissements alternatifs pourraient offrir de meilleures opportunités, ce qui suggère un léger regain d’optimisme pour les actifs susceptibles d’offrir un plus haut niveau de diversification et de protection contre les risques par rapport aux actifs qui ont le potentiel d’augmenter les rendements.

La majorité des stratèges prédit que les métaux précieux et les stratégies de rendement absolu (17 % aux États-Unis, 20 % en Europe pour les deux) offriront des rendements supérieurs, et devraient jouer leur rôle traditionnel de réduction des risques en offrant une protection contre un éventuel recul des marchés et, dans le cas des métaux précieux, une couverture contre l’incertitude politique.

Un nombre légèrement inférieur est d’avis que la dette privée (13 % aux États-Unis et 13 % en Europe) et le capital-investissement (13 % aux États-Unis et 10 % en Europe) devraient générer des rendements pour les investisseurs au second semestre.

Aux États-Unis, les stratèges considèrent aussi que les stratégies basées sur les options pourraient offrir les meilleurs rendements, ce qui semble suggérer que certains anticipent une légère hausse de la volatilité à mesure que les inquiétudes liées aux risques du second semestre se concrétisent. 


Peu d’inquiétude concernant l’immobilier

Le secteur de l’immobilier est surveillé de près depuis la pandémie, car la faiblesse des taux d’intérêt a entraîné une surchauffe du marché résidentiel tandis que l’évolution des pratiques de travail a refroidi les marchés commerciaux. Impossible de ne pas citer la Chine, où suite aux problèmes d’endettement des promoteurs et au ralentissement des ventes, beaucoup se demandent si la bulle est sur le point d’éclater.

Les stratèges de Natixis ne s’inquiètent pas outre mesure pour ces marchés immobiliers au second semestre : 80 % estiment que le risque d’un krach immobilier est faible (73 %), voire nul (7 %). Ils considèrent que le risque sur le marché commercial américain est faible (40 %) ou moyen (47 %). Par ailleurs, ils évaluent le marché résidentiel chinois comme présentant un risque faible (50 %) ou moyen (30 %). 


Investissement durable : la demande des investisseurs l’emporte sur la pression politique

Le seul point de l’enquête sur lequel les stratèges de Natixis s’accordent à 100 % est leur conviction que la politique continuera à diviser l’opinion sur les investissements durables. Pour les deux à cinq prochaines années, la moitié des personnes interrogées pensent que le sort des investissements durables dépendra des investisseurs, estimant que la demande des consommateurs l’emportera sur la pression politique.

Alors que l’investissement durable est au cœur d’un débat politique houleux, 57 % des personnes interrogées prévoient un renforcement des réglementations relatives à ce type d’investissements. La nature de ces nouvelles réglementations et leur mise en œuvre dépendent de l’endroit où l’on se trouve, car seulement 10 % des personnes interrogées pensent que l’UE et les États-Unis s’aligneront sur les exigences réglementaires, les définitions et les référentiels d’information. 

La communication des données est un domaine où les stratèges pensent qu’il y aura plus de cohérence. Les deux tiers (67 %) des personnes interrogées estiment que les fournisseurs de données pour les notations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) convergeront et que le nombre d’acteurs diminuera au cours des cinq prochaines années.

43 % pensent que c’est au cours des deux à cinq prochaines années que les véritables leaders ESG se hisseront au sommet. Pour la même période, 43 % considèrent que l’engagement sera le véritable facteur de changement. 

Au cours des prochaines années, 60 % des personnes interrogées s’attendent à ce que l’investissement à impact social continue à se développer. En ce qui concerne la répartition géographique du sentiment, 50 % pensent que les gestionnaires d’actifs devront s’engager sur le zéro émission nette pour remporter des contrats en Europe et en Asie. 

Peu d’entre eux (20 %) pensent que l’investissement durable sera adopté en tant que norme intégrée à toutes les stratégies de portefeuille.


Le chemin à parcourir

L’incertitude liée au cycle électoral américain et aux bouleversements géopolitiques pourraient peser sur les marchés au second semestre, mais les stratèges de Natixis estiment que le sort des marchés dépendra plus probablement des détails de la politique économique et monétaire. L’inflation a peut-être diminué, mais les baisses de taux d’intérêt devront être coordonnées par les banques centrales pour achever l’atterrissage en douceur.  

Sur les marchés, les stratèges s’attendent à ce que les États-Unis dominent le marché boursier et que l’intelligence artificielle stimule le secteur technologique. La qualité est le mot d’ordre pour les titres à revenu fixe, les obligations d’État et les obligations d’entreprises IG devant fournir les meilleures performances. En ce qui concerne les placements alternatifs, les stratèges suggèrent que les investisseurs devront ajouter de la diversification pour faire face à l’incertitude accrue du deuxième semestre.

 

À propos des perspectives stratégiques de Natixis

Les perspectives stratégiques 2024 de Natixis sont basées sur les réponses de 30 experts, dont 25 représentants de 12 gestionnaires d’actifs affiliés, 4 représentants de Natixis Investment Managers Solutions et 1 représentant de Natixis Corporate & Investment Banking.

Michael J. Acton, CFA®
Managing Director and Head of Research & Strategy, North America
AEW Capital Management

Francois Collet
Deputy CIO
DNCA

Jean-Charles Mériaux
Chief Investment Officer
DNCA Investments

Pascal Gilbert
Bond Fund Manager
DNCA Investments

Carl Auffret, CFA®
Fund Manager, European Growth Equity
DNCA Investments

Nitin Gupta
Managing Partner, Co-CIO
Flexstone Partners

Michael Buckius, CFA®
CEO, CIO, President, and Portfolio Manager
Gateway Investment Advisers

Adam Abbas
Portfolio Manager and Head of Fixed Income
Harris|Oakmark

James Grabovac, CFA®
Investment Strategist, Municipal Fixed Income Team
Loomis Sayles

Brian P. Kennedy
Portfolio Manager, Full Discretion Team
Loomis Sayles

Lynda L. Schweitzer, CFA®
Portfolio Manager, Co-Head of the Global Fixed Income Team
Loomis Sayles

Craig Burelle
Global Macro Strategist
Loomis Sayles

Elisabeth Colleran, CFA®
Portfolio Manager, Emerging Markets Debt Team
Loomis Sayles

Lynne Royer
Portfolio Manager, Co-Head of the Disciplined Alpha Team
Loomis Sayles

Andrea DiCenso
Co-Portfolio Manager, Alpha Strategies Team
Loomis Sayles

Jens Peers, CFA®
CIO of Sustainable Equities
Mirova (US)

Hua Cheng
Portfolio Manager
Mirova (US)

Rafael Calvo
Managing Partner, Head of Senior Debt and Co-Head of Origination
MV Credit

Christopher Hodge
Chief Economist, US
Natixis Corporate & Investment Banking

Jack Janasiewicz, CFA®
Portfolio Manager and Lead Portfolio Strategist
Natixis Investment Managers Solutions

Garrett Melson, CFA®
Portfolio Strategist
Natixis Investment Managers Solutions

Chris Sharpe, CFA®
Chief Investment Officer, Multi-Asset Portfolios
Natixis Investment Managers Solutions

Mabrouk Chetouane
Head of Global Market Strategy
Natixis Investment Managers Solutions

Philippe Berthelot
CIO Credit
Ostrum Asset Management

Alexandre Caminade
CIO Rates, Inflation and Total Return.
Ostrum Asset Management

Axel Botte
Global Strategist
Ostrum Asset Management

Philippe Waechter
Chief Economist
Ostrum Asset Management

Mounir Corm
Deputy Chief Executive Officer and Founding Partner
Vauban Infrastructure Partners

Chris D. Wallis, CFA®, CPA®
CEO, CIO
Vaughan Nelson Investment Management

Daniel Wiechert
Client Portfolio Manager
WCM

1 Natixis Portfolio Analysis & Consulting. FactSet.

S2 : second semestre

CFA® et Chartered Financial Analyst® sont des marques déposées appartenant au CFA Institute.

Les données indiquées représentent l’avis des personnes interrogées et peuvent varier en fonction du marché et d’autres conditions. Celles-ci ne doivent pas être interprétées comme un conseil en investissement.

L’indice S&P 500® est un outil de mesure largement reconnu des performances du marché boursier américain. Il s’agit d’un indice non géré composé de 500 actions ordinaires choisies selon leur taille, leur liquidité et leur représentation sectorielle, parmi d’autres facteurs. Il mesure également les performances du segment des sociétés de grande capitalisation du marché boursier américain. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

Le présent document est fourni à titre informatif uniquement, et ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement. Les points de vue et opinions exprimés datent de juillet 2024 et peuvent évoluer en fonction du marché et d’autres conditions. Il ne saurait être garanti que ces évolutions seront conformes aux prévisions et les résultats effectifs peuvent s’en écarter.

Tout investissement comporte des risques, dont un risque de perte en capital. Aucune stratégie d’investissement ni technique de gestion des risques ne peut garantir des rendements ni éliminer le risque, quel que soit l’environnement du marché. Les risques d’investissement existent pour les actions, les obligations et les investissements alternatifs. Il ne saurait être garanti qu’un investissement atteindra ses objectifs de performances ou que des pertes seront évitées.

Natixis Distribution, LLC est un courtier négociant et le distributeur de diverses sociétés d’investissement immatriculées aux États-Unis pour lesquelles des services de conseil sont fournis par des sociétés affiliées à Natixis Investment Managers.

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